Adjoint-gestionnaire ?

Quel gestionnaire n’a pas entendu dire, dans les salons du rectorat ou sur son lieu de travail, qu’il devait se réjouir d’être désormais reconnu en qualité d’« adjoint  gestionnaire », membre à part entière de « l’équipe de direction » ?

C’est au nom de cette illusoire appartenance à « l’équipe de direction » que les services académiques et certains chefs d’établissement réclament toujours plus de travail aux collègues gestionnaires – de catégorie A comme de catégorie B – au mépris de leurs obligations statutaires en matière de volume horaire et au détriment de leurs conditions de travail. Ce constat vaut autant pour les collègues gestionnaires matériels et non gestionnaires au sein des agences comptables.

Pourtant, il est bon de rappeler que l’adjoint gestionnaire, « membre de l’équipe de direction » n’est pas reconnu statutairement comme un personnel de direction. De fait, la « reconnaissance » des gestionnaires en adjoint- gestionnaire n’a été accompagnée d’aucune revalorisation salariale.

Les Gestionnaires, adjoints du chef d’établissement, n’en ont aujourd’hui que le titre pour s’enorgueillir de cette fonction. C’est un leurre qui implique beaucoup plus de contraintes que d’avantages :  aucune prime spécifique relative à cette « fonction », horaires à rallonge, positionnement difficile.

Or, la vie quotidienne d’un EPLE est exigeante dans des domaines très divers : droits constatés, bourses scolaires, voyages et sorties scolaires, enquêtes administratives, restauration scolaire, hygiène & sécurité, encadrement de l’équipe technique, recrutement de contrats aidés, comptabilité budgétaire, régies de recettes et d’avances, marchés publics… Liste hélas non exhaustive…

La polyvalence qu’on leur demande pour assumer pleinement leurs responsabilités multiples ne peut se satisfaire d’un simple titre honorifique, entraînant un accroissement de charges. Qui peut nous faire croire qu’une seule personne peut endosser des compétences aussi variées, différentes et complexes : DRH, Sécurité, Marchés publics, Conseil au chef d’établissement, Comptabilité, alors que dans bien d’autres structures ces compétences sont séparées, encadrées par des stages de formation continue tout au long de la carrière.

Pour le SPASEEN-FO, la formation initiale, avant prise de fonctions doit être renforcée. Trop de collègues débutant dans la fonction sont affectés dans des établissements où leurs investissements personnels, ils ont parfois du mal à assumer toutes ces missions.

Le regroupement à outrance des agences comptables ne fait qu’amplifier les difficultés.

Les heures supplémentaires s’accumulent, alors que l’accès à un régime indemnitaire leur est refusé, sous prétexte de l’avantage d’un logement de fonction.

Confrontés à l’inflation des procédures de tous ordres, les gestionnaires sont suffisamment consciencieux pour assurer le bon fonctionnement de leurs établissements. Mais cela ne doit pas être au détriment de leurs conditions d’exercice, de travail, mais aussi de leur vie personnelle.

Le SPASEEN-FO l’a dit et redit : les personnels des services et des établissements sont à bout, au bord de l’asphyxie et fonctionnent à flux tendu. Ils travaillent dans un contexte inacceptable qui détériore leurs conditions de travail, de leurs conditions de salariés.

Les personnels administratifs, qui sont au cœur du fonctionnement des EPLE, sont de plus soumis aux directives des collectivités territoriales de rattachement qui impactent directement sur leurs conditions de travail.

Les conditions de travail deviennent insupportables, à la fois pour les gestionnaires et tous les personnels qui travaillent avec eux. Seul le recrutement de personnels statutaires à hauteur des besoins permettra de faire respecter les obligations statutaires, notamment en matière de temps du travail.

 

Le SPASEEN-FO revendique :

  • L’arrêt des pressions menées sur les collègues gestionnaires ;
  • L’arrêt des déqualifications de postes ;
  • Un véritable plan de requalification par un passage massif de C en B et de B en A ce qui implique un repyramidage catégoriel a minima de 30% de C, 40% de B et 30%de A.
  • L’ouverture au concours des postes nécessaires ;
  • Une véritable formation initiale et continue tout au long de la carrière ;
  • Le bénéfice plein et entier du régime indemnitaire pour les personnels logés, comme les autres catégories de personnels logés ;
  • Pour l’augmentation des salaires : 50 points d’indice et 8% d’augmentation du point d’indice immédiatement pour rattrapage partiel de la baisse des traitements ;
  • L’intégration de l’ensemble des primes dans le traitement indiciaire.

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