Mobilisation

Mobilisation du 9 avril

200 cortèges dans toute la France

A Paris le cortège des manifestants était celui d’un samedi. Beaucoup de jeunes et de parents pour protester contre la loi Travail outre les cortèges syndicaux toujours aussi fournis. Au final, la manifestation a regroupé au moins autant de participants que le 31 mars (160 000 personnes).

15 000 à Nantes, 12 000 manifestants à Toulouse, 5 000 à Caen, 3 000 à Strasbourg, 1 500 à Nîmes et au Mans. Ce samedi 9 avril, 200 cortèges étaient prévus dans toute la France malgré le début des vacances de printemps pour les zones A et B. « C’est un mouvement qui s’inscrit dans la durée, précise Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. Nous entamons le deuxième mois de mobilisation. Pour le CPE, elle avait duré trois mois. »

Un mouvement qui, sur la forme, diffère du CPE

Si référence est souvent faite à la mobilisation contre le CPE, le mouvement diffère sur la forme. « Au-delà des manifestations, poursuit Jean-Claude Mailly, il y a eu la pétition qui a eu un très grand succès, ce qui est un élément nouveau par rapport à 2006. » Il faut également citer les rassemblements Nuit debout, né le 31 mars du rejet de la loi, même si le mouvement dépasse largement la cadre de la contestation de la loi El Khomri. « Moi, je trouve cela plutôt sympathique, déclare le secrétaire général de FO. Quand on dit que les jeunes ne s’occupent plus de politique et bien si, ils s’en occupent à leur manière. Et la pression est là. »

A Paris, un vieux monsieur s’est posté au départ du boulevard du Temple. Il distribue méthodiquement à toute personne passant à portée de main, des petits panneaux qu’il a confectionnés pour la manifestation. Dessus est inscrit un seul mot : « Non ». Il est concentré sur sa tâche, il en a 1 000 à écouler.

La longue liste des griefs faits au gouvernement

Parmi les manifestants, nombreux sont ceux pour qui la loi travail s’inscrit dans la longue liste de griefs faits au gouvernement. « On n’a pas voté pour ça », s’exclame Nathalie, 31 ans. Aurélien, étudiant de 25 ans, explique que cette réforme du code du travail n’avait pas été annoncée lors de la campagne électorale qui a mené François Hollande à l’Elysée en 2012. Marie, 65 ans, est venue pour défendre l’avenir de ses deux petites filles. Mais l’invitée surprise fut, sans conteste, l’affaire des « Panama papers ». De nombreux slogan et panneaux lui étaient consacrés. Il faut dire que l’affaire fait pour le moins désordre dans le contexte social actuel.

Prochain rendez-vous : le 28 avril

Les organisations préparent d’ores et déjà la suite des opérations : une nouvelle manifestation a été programmée le 28 avril. « J’ai fait deux ouvertures au gouvernement depuis le début du mouvement, rappelle Jean-Claude Mailly. La première ouverture, c’était de dire « Vous suspendez ». On remet tout à plat et on discute. Ça a été refusé. J’ai également expliqué qu’ils pouvaient retirer le projet de loi dans la dignité ou l’honneur. A eux de choisir, nous on continue la pression tout en restant optimistes et déterminés. »

Force ouvrière a par ailleurs envoyé un courrier à Myriam El Khomri. « J’ai écrit la semaine dernière à la ministre du travail pour lui expliquer que selon nous, le gouvernement n’avait pas respecté l’article L1 du code du travail et qu’on se réservait la possibilité d’ester en justice. »

Autre levier mis à contribution par FO « Le parlement va être en vacances, remarque Jean-Claude Mailly. On va donc en profiter pour aller voir les parlementaires dans leur circonscription. »

Nadia Djabali