PPCR : Volet salaires et pensions

1/ Une tromperie :

Ce « protocole gouvernemental » est une tromperie à plus d’un titre, soutenue par l’UNSA et la CFDT qui le présente comme une véritable avancée pour les agents.

Or :

  • Les gains indiciaires proposés sur les grilles sont insuffisants et autofinancés par les agents ;
  • Une revalorisation en trompe l’oeil puisque gagée partiellement sur un transfert Primes-Points ce qui fait 0€ de plus sur la fiche de paye ;
  • La suppression des réductions d’ancienneté qui a pour effet d’allonger la durée entre deux échelons ;
  • La durée de carrière est allongée par des baisses d’échelon pour quasiment tous les agents ;
  • Un calendrier de mise en oeuvre (2016-2020) beaucoup trop étendu dans le temps, et à cheval sur 2 mandatures et sur des budgets inconnus à ce jour ;
  • L’introduction de la notion de « mérite » individualisera encore plus les avancements et promotions de carrière à la « tête du client ».
2/ Transfert de primes en point indiciaire

– Catégorie B : en 2016, équivalent de 6 points d’indemnitaire transformés en indiciaire, soit 28€.

– Catégorie C : en 2017, équivalent de 4 points d’indemnitaire transformés en indiciaire, soit 18€.

– Attachés : au 01/01/2017, équivalent de 4 points d’indemnitaire en indiciaire, puis 5 autres au 01/01/2018, soit 42€.

Des vases communicants, mais qui sont à sec…

Pour tous, cela se résumera à 0€ de plus sur la fiche de paye par un jeu d’écriture. Le transfert de primes en point d’indice permet d’afficher une amélioration des traitements de début et de fin de carrière pour un coût zéro pour l’administration.

L’impact sur les retraites ?

Ce ne sera tangible que pour le calcul de la pension. Mais, comment penser que 6 points de plus dans le calcul de la pension allaient changer la vie quotidienne des futurs retraités qui subissent les conséquences des réformes Fillon et Ayrault.

Cela correspondra à un gain mensuel moyen, pour une carrière complète, soit 42 ans de cotisations Fonction publique, de :

– 14€ pour une catégorie C.

– 21€ pour une catégorie B.

– 31€ pour une catégorie A.

Pour FO, ce sont toutes les primes qui doivent être intégrées dans le traitement indiciaire.

3/ Le rendez-vous salarial made in PPCR, Ça donne quoi ?

En gelant la valeur du point d’indice depuis 2010, les gouvernements successifs ont pris dans la « poche » des fonctionnaires 7 milliards d’euros, soit une perte au total de 10 % de pouvoir d’achat pour tous les agents.

PPCR prévoit des négociations triennales sur les orientations en matière d’évolution des rémunérations et des carrières, ainsi qu’un rendez-vous annuel. Il lie dorénavant les augmentations éventuelles aux indicateurs économiques et au retour potentiel à une meilleure croissance…

Pour FO, c’est organiser la cogestion entre l’administration et les organisations syndicales qui devraient être « raisonnables et responsables » au détriment de leurs propres revendications.

FO rejette ce postulat et réaffirme son opposition à toutes les mesures d’austérité, issues du Pacte budgétaire européen, de sa règle d’or et du pacte de responsabilité (50 milliards de réductions des dépenses publiques donné au patronat).

En 2016, combien ?

Pas grand-chose … Ce sera 1,2% d’augmentation de la valeur du point d’indice en deux fois : 0,6 % au 01/07/2016 et 0,6 % au 01/02/2017, obtenu sous pression par la mobilisation des personnels le 26 janvier !

Quid des contractuels ?

Eux aussi ont subi, comme les fonctionnaires, le gel du point d’indice depuis 2010. Pour beaucoup leur indice de rémunération est au-dessous du minimum de traitement de la Fonction publique.

FO revendique leur titularisation !

Ces annonces illustrent le marché de dupes. Elles ne compensent pas les pertes de salaire cumulées ces 6 dernières années par le gel du point d’indice (-8%), et certainement pas celles depuis 2000 (-20%). Elles ne peuvent satisfaire les agents qui attendent de vraies et immédiates augmentations de salaires.

Pertes mensuelles depuis 2000 :

Catégorie C : 292€/mois

Catégorie B : 383€/mois

Catégorie A : 650€/mois

FO revendique une revalorisation immédiate de 8 % du point d’indice et l’attribution de 50 points d’indice pour le rattrapage des pertes subies depuis 2010, pour tous, titulaires et contractuels.

FO exige la réouverture immédiate des négociations salariales !