Personnels administratifs et ITRF, « On fait comme on a dit » !

L’académie de Grenoble est la plus mal dotée en postes pour ses services déconcentrés (rectorat et DSDEN, circonscriptions d’IEN, CMS) et dans les EPLE le constat est le même. Partout, les personnels administratifs et ITRF sont maltraités par l’administration et expriment leur ras le bol face au manque de considération.

Subir des surcharges de travail grandissantes avec des outils bien souvent obsolètes et inadaptés, se voir confier des missions toujours plus complexes sans moyens, subir un défaut de formation criant, appliquer des réformes multiples à toutes vitesse, etc. Trop c’est trop !!!

La conséquence, c’est la perte de sens, la perte de confiance dans l’institution, de la souffrance. Inévitablement les burn-out se multiplient dans des proportions inquiétantes et nous avons à déplorer plusieurs suicides et tentatives de suicide de collègues.

Le SPASEEN-FO reste déterminé à défendre les intérêts des personnels. Le mépris de l’administration ne pourra jamais nous conduire à la résignation ou à la connivence avec notre employeur.

Quand la direction de l’académie ose répondre à ces situations dramatiques de souffrance au travail que « les consignes ministérielles doivent être appliquées, le travail doit se faire, quoi qu’il en coûte » c’est la démonstration que la santé des personnels est tout sauf une priorité. De la même manière, lorsque des propositions aussi farfelues que des séances de yoga dans le patio du rectorat sont formulées pour améliorer les conditions de travail, cela illustre bien le côté hors-sol de l’administration.

Refusant toute enquête sur les suicides et tentatives de suicides de personnels notamment administratifs, malgré les demandes répétées de l’ensemble des membres du CHSCT Spécial (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail), la rectrice commande un audit auprès d’un cabinet d’expertise privé, le cabinet SECAFI (groupe ALPHA).

En plein scandale sur les dépenses faramineuses des administrations d’Etat auprès de cabinets privés d’expertise, la rectrice choisit un cabinet du groupe ALPHA fondé par un proche du président Macron. La rectrice refuse de communiquer le coût de cette opération affirmant qu’elle coûtera « très chère » mais que cela ne nous regarde pas !

Il n’y a aucune trace d’un appel d’offre, et la rectrice refuse de répondre aux interrogations de FO sur le respect des règles relatives à la passation des marchés publics.

FO dénonce et condamne cette dérive qui nous interroge sur la bonne utilisation de l’argent public et sur l’avenir du Service public neutre et indépendant du pouvoir politique.

Comment ne pas imaginer que cette somme inconnue mais à priori importante, n’aurait pas pu être employée pour favoriser l’augmentation des rémunérations des collègues ou encore permettre de commander des fournitures et équipements qui manquent cruellement (stylos, calendriers, climatiseurs, etc.) ?

Les représentants des personnels au CHSCT des services ont été convoqués le mardi 12 avril pour une présentation du cabinet SECAFI, sans communication du cahier des charges établi par l’administration. Avant même cette réunion, la rectrice avait acté que les élus du personnel accompagneraient cette démarche. Nous avons découvert par une voie détournée le contenu de la commande qui est particulièrement flou et exclut d’office tous les personnels des DSDEN.

Pour FO, c’est clair : notre organisation syndicale et ses représentants ne sont ni stupides ni dociles, FO n’acceptera jamais d’être mis sous la tutelle de l’administration.
Au contraire, libres et indépendants, nos mandats nous sont confiés uniquement par les personnels pour les défendre ainsi que leurs conditions de travail et leur santé.

Notre position de syndicat majoritaire dans les services nous oblige vis-à-vis de tous les personnels, nous ne trahirons jamais leurs intérêts.

Nos collègues nous expriment massivement leur perte de confiance envers l’institution qui les soumet à une pression infernale sans tenir compte de l’impact des directives, ordres, contre ordres, remise en cause de leurs méthodes de travail, etc., sur leurs conditions de travail.

Les responsables de ce chaos sont aujourd’hui à la commande d’un audit qui viendrait identifier les causes des dysfonctionnements et les résoudre. C’est une mascarade et c’est contraire à la réglementation. Quiconque s’intéresse au quotidien de travail des personnels peut voir sans difficulté la tentative de manipulation grossière !

C’est donc sans ambiguïté que les représentants FO, contrairement à la FSU, la CFDT et l’UNSA, refusent de participer à ces travaux. Les personnels connaissent les représentants FO et les valeurs qu’ils défendent sans compromission. En toutes circonstances, ils savent pouvoir compter sur nous pour ne pas transgresser ces valeurs.

La rectrice a conclu la réunion du 12 avril en s’adressant au cabinet SECAFI et aux autres organisations syndicales : « On fait comme on a dit ». FO reprend cette phrase à son compte, nous continuerons à faire, mais dans les règles et dans le respect des personnels, de tous les personnels.