Stop à la dégradation des conditions de travail ! Stop au mépris !

Le Syndicat FO des Personnels Administratifs des Services Extérieurs de l’Education Nationale a toujours défendu un syndicalisme de terrain, basé sur l’information des personnels, la défense de leurs intérêts et la construction des revendications avec eux.

Grenoble, le 30 novembre 2021

Le secrétariat général interdit aux représentants FO de se rendre dans les bureaux pour distribuer des documents comme nous le faisons depuis des années dans le respect de la réglementation et sans qu’aucun incident n’ait jamais été rapporté. Il semble que notre administration considère que ce ne sont pas les réformes, le manque de personnels et de moyens, les surcharges de travail ou le manque de considération des agents qui perturbent le fonctionnement des services mais l’action syndicale. Interdire aux représentants des personnels de visiter les services n’est pas compatible avec les discours incessants qui nous promettent la défense des « Valeurs de la République ».

Les Valeurs de la République ne sont pas de vagues notions à géométrie variable !
Face à cette grave entrave et conscients que les marques de mépris ne sont pas réservées aux organisations syndicales, nous ne nous laisserons pas intimider et nous ne nous résignerons pas. Le silence de madame la rectrice nous oblige à saisir en urgence le cabinet du ministre mais aussi le Préfet de l’Isère et la ministre de la Fonction publique.

Malgré la crise sanitaire, nos représentants ont poursuivi leurs actions autant que possible avec une détermination intacte. Face aux mauvais coups portés aux personnels administratifs et techniques, il n’y a pas de place pour la résignation : les services de l’académie de Grenoble sont au bord de l’asphyxie, en demandant aux personnels de faire toujours plus de travail en étant de moins en moins nombreux, l’administration espérait peut-être un miracle. Le miracle n’a pas eu lieu et la situation n’est plus tenable.

Réformes toujours plus nombreuses, restructurations de services, mesures du Grenelle, primes au lance pierre, prime inflation, ordres et contre-ordres, etc., les personnels des services doivent mettre en œuvre toutes ces mesures, le plus souvent dans l’urgence et sans moyens supplémentaires. Au contraire, même le remplacement des collègues absents tend à devenir une exception !

Malgré cela, dans un contexte d’augmentation sans précédent du coût de la vie et de gel durable de la valeur du point d’indice, aucune forme de reconnaissance n’est accordée aux agents. Après le scandale des modalités d’octroi de la « Prime Covid », l’administration avait promis de « faire mieux », notamment sur la transparence et l’égalité de traitement des agents. Nous constatons aujourd’hui que pour l’administration, le mieux est l’ennemi du bien ! Quelques exemples concrets :

  • Pour le Complément Indemnitaire Annuel (CIA ou « prime de fin d’année), en réponse à nos demandes, l’administration répond qu’elle peut décider unilatéralement de supprimer le CIA à tout moment et qu’il n’y a pas lieu d’en discuter.
  • Sans aucune information, y compris pour les organisations syndicales représentatives, l’administration verse des CIA dits « exceptionnels » en toute opacité. Par exemple, nous apprenons par hasard qu’un CIA a été versé à certains personnels dans une division du rectorat sur la paye d’août 2021 ; dans cette division, les personnels ont reçu 0, 250 ou 500 euros (montant brut), sans explication ni critères. Dans le même temps, des personnels d’autres services, qui sollicitaient le versement d’une prime après avoir dû travailler d’arrache-pied pour arriver au bout de leurs missions, recevaient une fin de non-recevoir, l’administration leur expliquant qu’ils auraient tout simplement fait leur boulot.
  • Comme FO l’a dénoncé, les revalorisations indemnitaires de la filière administrative ont exclu de nombreux collègues – notamment de catégorie B – qui bénéficient de … zéro euro ! FO avait exigé une information individuelle afin que les personnels connaissent leur classement dans les groupes de fonction et le montant de leur revalorisation notamment, l’administration s’y était engagée. FO a rappelé cet engagement avant le versement des payes de novembre, nous laissons chacun juger du contenu de l’information envoyée par le secrétariat général suite à ce rappel !

De plus, nous apprenons ces derniers jours que dans certaines académies, les revalorisations indemnitaires ont pris du retard, les secrétaires généraux de ces académies auraient demandé une rallonge budgétaire pour octroyer des revalorisations dignes de ce nom aux personnels administratifs mais aussi aux personnels ITRF ; parions que les personnels administratifs et ITRF de ces académies accepteront bien volontiers le retard de paye pour toucher leurs nouveaux montants d’IFSE, augmentés de plusieurs centaines d’euros MENSUELS pour tous, quel que soit leur catégorie ou lieu d’affectation.

FO n’acceptera jamais qu’on oppose les personnels entre eux en consacrant l’inégalité de traitement, pas plus que nous n’acceptons que les agents des services déconcentrés de l’académie de Grenoble subissent la double peine ; comment accepter que malgré notre triste dernière place au classement de la dotation en postes, nous subissions des montants d’IFSE inférieurs à ceux versés dans plusieurs académies ???

Les exemples sont nombreux, aucune catégorie de personnels n’est épargnée. FO dénonce avec force et s’oppose de la même manière aux mauvais coups portés aux personnels contractuels.

Plus que jamais, l’heure est à la mobilisation.

Plus que jamais, l’esprit de solidarité qui unit les collègues au sein des bureaux malgré la dégradation brutale des conditions de travail doit être préservé.

Plus que jamais, il est indispensable de lutter contre l’isolement en faisant le choix du collectif.

Réunissons-nous pour rappeler aux décideurs que sans notre travail, le Service public de l’Education nationale n’existe pas ! Réunissons-nous pour définir collectivement nos revendications et les moyens d’action pour les porter, pour notre quotidien de travail, pour nos salaires et nos régimes indemnitaires, pour le respect de chacun, pour que notre académie retrouve un fonctionnement normal.