Revalorisation indemnitaire 2023 : pas grand-chose pour les uns, la diète pour les autres ! Et vive la solidarité !

Les secrétaires généraux des académies de Grenoble, Clermont-Ferrand et Lyon ont réuni les organisations syndicales représentatives le jeudi 9 novembre 2023 pour un Groupe de Travail relatif aux revalorisations indemnitaires.

Ce GT régional faisait suite à des travaux précédemment conduits par le ministère qui promettait des revalorisations en deux parties : un forfait fixe et un complément moyen variable en fonction de la région et de l’académie.

Pour 2023, des revalorisations d’IFSE avec effet rétroactif au 1er janvier 2023 vont concerner les ITRF – avec des montants différenciés entre les ITRF informaticiens et les ITRF des autres BAP – et les seuls ADJAENES pour la filière administrative. Zéro pour les SAENES. Zéro pour les Attachés.

FO a rappelé que la majorité des organisations syndicales – FO, FSU, CGT – a refusé de signer le plan Blanquer de revalorisation de la filière administrative validé par l’UNSA, la CFDT et le SNALC. Ce plan permet au ministère de limiter toutes les discussions salariales à des mesurettes indemnitaires.

FO a aussi rappelé son intervention auprès du ministre Attal qui, en réponse, s’est engagé à ne pas fermer la porte à des mesures indiciaires en 2024. Nous verrons si cet engagement en paroles se traduira en actes.

Le mandat que nous porterons dans le cadre de ces discussions qui s’ouvriront fin 2023 pour défendre les intérêts des collègues, c’est la revalorisation des grilles indiciaires et de la valeur du point d’indice, c’est l’alignement des régimes indemnitaires sur les taux maximums de la Fonction publique et leur intégration dans le traitement indiciaire.

FO a redit ses positions : ces quelques « mesurettes », qui s’inscrivent dans un contexte économique marqué par une inflation élevée et durable, ne sont pas de l’indiciaire ! Depuis 2000, les personnels ont perdu 27,5% de pouvoir d’achat, les grilles indiciaires sont régulièrement rattrapées et dépassées par le niveau du SMIC !

L’indemnitaire, qui ne comptera quasiment pas pour la retraite, atteint déjà en moyenne 1/3 de nos rémunérations, ce qui a des effets désastreux sur le montant des pensions de retraite !

FO a également redit son opposition au RIFSEEP (Régime Indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel), ce que défend FO, c’est l’égalité de traitement : à corps et grade identiques, IFSE identique !

Désormais, l’administration va jusqu’à différencier les revalorisations des personnels ITRF selon leur BAP : une deuxième revalorisation pour les collègues des services informatiques et une première pour les autres BAP dont les ATRF affectés en EPLE avec des montants plus faibles pour les ITRF non informaticiens.

Cette discrimination salariale est justifiée par l’administration par des difficultés de recrutement pour les services informatiques.

Pourtant, FO remarque comme l’ensemble des collègues que les viviers de remplacement sont vides pour toutes les filières…

Au niveau national, FO avait alerté le ministère sur les risques de dérive quant au complément laissé au bon vouloir des académies et des régions académiques.

Le GT du 9 novembre démontre que ces risques vont se réaliser notamment pour les personnels de l’académie de Grenoble, privés de la part complémentaire de revalorisation indemnitaire, ils n’auront que le montant forfaitaire fixé par le ministère.

Oubliant la grave sous-dotation en postes des services de l’académie de Grenoble, la région académique considère que les montants d’IFSE sont suffisamment élevés à Grenoble et ne méritent donc pas la part complémentaire.

FO dénonce l’expression d’une administration hors-sol, déconnectée du quotidien de travail des personnels asphyxiés par des surcharges de travail démentielles et des pressions permanentes pour assurer leurs missions sans les moyens nécessaires.

Les dysfonctionnements dans la gestion des rémunérations et des carrières sont aussi criants que scandaleux mais ne semblent pas suffire à alerter la
direction académique sur la situation alarmante des services placés sous son autorité.

FO dénonce une fois de plus les conditions de travail insoutenables des services de gestion RH qui devront appliquer ces mesures, soumis à des cadences infernales avec toutes les modifications à effectuer dans des délais intenables et avec des outils déficients, dont RENOIRH, véritable outil de souffrance pour les agents gérés comme pour les utilisateurs !

Montant annuel brut de la revalorisation indemnitaire (avec effet rétroactif au 1er janvier 2023) versé en paye de novembre aux agents concernés :